Les tropes de romance sont les thématiques, les schémas, qu’on retrouve de manière récurrente dans les histoires. Ils sont nombreux, mais quelques-uns sortent du lot, car ils ont la préférence des lectrices. Lorsqu’une nouvelle lectrice devient Queenie, c’est-à-dire qu’elle rejoint mes lectrices VIP, je lui propose de répondre à un questionnaire pour mieux la connaître. Parmi les questions, il y a celle sur les tropes. C’est donc sur une base assez complète de réponses que je m’appuie pour que ce soit probant. Je te propose donc de découvrir le top 5 des tropes préférés de mes lectrices!
Trope #5 : Seconde chance
Comme souvent avec les tropes, le nom de celui-ci est assez explicite.
Le trope de la seconde chance est un schéma qu’on croise très souvent, comme les autres thématiques de ce classement. Et pour cause, il est très apprécié du lectorat.
Dans ce schéma, les protagonistes se connaissent déjà. Ils ont été amoureux et la vie les a séparés. Le contexte peut être très riche, car ils doivent surmonter les obstacles d’aujourd’hui, en plus de ceux d’hier. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’ils soient liés.
Grâce à cette construction de la romance, on peut jouer avec le mystère de la séparation, par exemple. On ne va pas immédiatement évoquer la raison pour laquelle leur amour n’a pas tenu, la première fois. Et bien sûr, cette raison aura un impact sur leur relation actuelle.
C’est là tout l’intérêt d’une romance de type seconde chance: les protagonistes se connaissent. En tout cas, ils se connaissaient à une époque. Dans 90% des cas, ils n’ont pas résolu leurs problèmes lorsqu’ils se sont séparés (ou éloignés, s’ils n’étaient pas à proprement parlé en couple). Selon le temps qui s’est écoulé entre la séparation et les retrouvailles (qui ont lieu, en général, au début de l’histoire), ça a pu macérer et s’envenimer.
Ils doivent la plupart du temps apprendre à découvrir l’autre sous un nouvel angle, pas toujours plus positif de prime abord. Souvent, on les place face à de fausses croyances sur l’autre, pour réaliser ensuite que la personne qu’ils ont aimée n’est plus la même.
C’est un trope que j’affectionne moi-même particulièrement, puisque je l’ai utilité plus d’une fois. Tu le retrouves dans… Seconde Chance (oui, super original, je sais), mais aussi dans Blade, ou encore dans Nath, mais aussi dans Sniper. Moi, monomaniaque? Si peu…
Trope #4 : Amis à amants
À la quatrième place de ce classement, on retrouve un trope que j’adore également: celui des amis à amants!
Encore une fois, avec un nom pareil, pas de suspense sur ce qui nous attend. Les protagonistes, comme dans le trope de la seconde chance, se connaissent déjà, mais peuvent aussi parfois se rencontrer au début de l’histoire.
S’ils se connaissent déjà, alors ils sont amis. Et la romance va montrer l’évolution de l’amitié à l’amour.
S’ils se rencontrent au début de l’histoire, alors on va d’abord passer par l’étape de l’amitié avant d’aller vers l’amour. C’est un trope tout indiqué pour, par exemple, une romance slow burn. Mariana Zapata en est la reine, à mon avis.
Ce trope est très intéressant d’un point de vue relationnel et développement des sentiments. Le temps de la séduction arrive après la découverte mutuelle des protagonistes. Alors que dans certaines romances, on a le droit à des coups de foudre qui laissent une impression d’inachevé, ici on prend le temps de construire la complicité.
On ne se demande pas ce qu’ils ont en commun, ou bien si c’est une simple attraction physique, comme je me le dis régulièrement en démarrant une nouvelle lecture. Non, avec le trope d’amis à amants, on avance sans brûler les étapes. Ça permet à la lectrice de comprendre l’évolution du sentiment amoureux en même temps que les protagonistes l’expérimentent.
C’est un trope qui plaît beaucoup, à mon avis, parce qu’il est ultra réaliste. Dans la majorité des cas, les couples se forment selon son entourage. On trouve l’autre dans son cercle d’amis ou dans le milieu professionnel. Bien sûr, ce n’est pas vrai pour tout le monde, mais ça reste une réalité significative.
Ce qui fait qu’on n’a aucun mal à croire à ces histoires durant lesquelles les personnages savent déjà qu’ils sont compatibles à de nombreux niveaux.
Pas si facile que ça à manier, je n’ai pas exploré ce trope aussi souvent que j’ai pu le faire pour celui de la seconde chance. On le retrouve dans Dernière Chance, par exemple, qui a été un sacré challenge à relever, pour moi.
Trope #3 : BFF
On arrive sur le podium des tropes préférés des lectrices de romances! Et pour la troisième place, on a la thématique du meilleur ami ou de la meilleure amie! Ainsi que tous ses dérivés, bien sûr!
Ce peut être le meilleur ami du frère ou de la sœur de l’héroïne, tout comme la meilleure amie du frère ou de la sœur du héros.
En général, il y a une dimension “différence d’âge” mais pas toujours. Ce n’est en tout cas pas nécessaire pour que l’histoire coche la case de ce trope.
Souvent, en revanche, le protagoniste qui lorgne sur le ou la BFF de son frangin ou de sa frangine, ne se déclare pas, et l’autre n’en a pas conscience. Pas dans l’immédiat, en tout cas. Ce qui donne lieu à un amour à sens unique, qu’il n’est pas rare de voir se dérouler à l’adolescence.
Pourquoi l’adolescence? Parce que c’est à cet âge que même 2 ou 3 ans d’écart paraissent insurmontables. Plus tard, ça ne se ressent pas autant. Mais entre 14 et 17 ans, il y a tout un monde. Ce qui justifie que le protagoniste plus âgé ne se rende pas compte de l’intérêt de l’autre, plus jeune, probablement un gamin ou une gamine à ses yeux.
Dans ce trope, on a aussi une histoire de loyauté. En effet, lorsque le ou la BFF s’aperçoit de l’intérêt de l’autre protagoniste, se pose alors la question de la loyauté envers son ami.e. Après tout, on n’est pas censé toucher à la famille des potes. C’est une sorte de loi tacite sur laquelle tout le monde se met d’accord, paraît-il. Alors comment faire? Céder à son envie en risquant de perdre son ami.e ? Ou résister par principe et prendre le risque de passer à côté de l’amour de sa vie?
C’est là tout le conflit auquel les protagonistes doivent faire face. Ce qui amène parfois le secret. Comme par exemple lorsqu’ils décident de se voir en cachette, en sachant que ce qu’ils font est mal (pas d’avoir une relation, s’entend, mais de mentir). Pense à The Kissing Booth, pour bien situer le contexte type.
Mais l’utilisation de ce trope ne se limite bien entendu pas à ça, et il est possible de varier les intrigues autant qu’on le souhaite!
Je n’ai pas encore traité cette thématique, mais j’ai une histoire sur le feu qui tourne autour de ce schéma!
Trope #2 : Proximité forcée
On arrive à la médaille d’argent du classement des tropes préférés des lectrices de romances!
À la seconde place, on trouve le trope de la proximité forcée!
Quelle est donc cette thématique qui semble faire référence à un engin de torture?
Il s’agit d’une situation dans laquelle les protagonistes se retrouvent ensemble, contre ou malgré leur volonté, et où ils doivent se côtoyer. Que ce soit littéralement ou métaphoriquement parlant, d’ailleurs.
Par exemple, si on prend se trope au pied de la lettre, ils peuvent être bloqués dans un chalet à cause de la neige. C’est un schéma classique de la romance de Noël. Dans ce cas, ils doivent cohabiter alors que ce n’était pas prévu. Ça occasionne bien souvent des tensions, mais aussi des scènes très drôles, car ce trope rassemble rarement des personnages qui s’adorent au premier regard.
Bien sûr, le cas du chalet et de la tempête de neige peut être décliné dans d’autres contextes. À partir du moment où les protagonistes sont coincés en compagnie de l’autre, sans option immédiate de s’esquiver, le trope est bien respecté.
Ce qui n’empêche pas à ce schéma d’être utilisé sans huis-clos physique. Par exemple, des collègues de travail qui doivent monter un projet en collaboration peut tout à fait faire l’affaire. Le projet va demander de passer énormément de temps ensemble, souvent seuls, et on a alors le fameux huis-clos, même s’il n’est pas permanent. Cette proximité entre eux n’est pas de leur fait initial, et ils subissent la situation autant que s’ils étaient enfermés dans un lieu à cause de la météo.
Si se trope plaît autant, c’est parce qu’il est mixé, dans la majorité des cas, avec le n°1 de ce classement dont on reparle dans un instant.
La proximité forcée est très appréciée, car elle donne lieu à des événements qui n’auraient pas pu se produire sans ça. On dit que les opposés s’attirent, mais dans la vie, ce n’est pas tant le cas que ça. Ici, on ne leur laisse pas le choix. Qu’ils le veuillent ou non, ils doivent passer du temps ensemble. C’est très dynamique comme trame, dans laquelle on imagine tous les obstacles à cette cohabitation réelle ou métaphorique, qui n’est pas souhaitée par les héros. Les conséquences peuvent générer des disputes, des scènes ridicules, ou au contraire, des passages très sérieux.
C’est en effet aussi le moment de s’ouvrir. Quand on est coupé du monde, ou quand on passe beaucoup de temps avec quelqu’un, on s’exprime toujours plus facilement sur ce qu’on ressent. Les émotions sont amenées à ressurgir tôt ou tard, à cause de l’agacement ou de la solitude.
Il y a tellement de façons d’exploiter ce trope, que j’aurais bien du mal à en résumer tous les avantages dans cet article!
Dans le tome 1 de ma série Cupcakes & Co, les protagonistes sont dans cette situation et doivent se supporter mutuellement, que ça leur plaise ou non.
Trope préféré des lectrices de romances : Ennemis à amants!
Roulements de tambours, s’il vous plaît! On arrive au trope préféré des lectrices de romances! Il s’agit du seul, de l’unique, du très connu trope: ennemis à amants!
Standing ovation pour ce schéma qui survit au fil des décennies, pour être toujours aussi populaire!
Souviens-toi d’Orgueil et préjugés, pour ne mentionner que ce titre, et de l’inimitié immédiate entre Darcy et Lizzie. Ou encore de toutes ces comédies romantiques qui usent de cette structure relationnelle entre les protagonistes.
Ce n’est pas un hasard si c’est l’un des tropes les plus utilisés, encore dans la nouvelle vague de la romance. Et pour cause! Je ne vois que des avantages à s’en servir, et tellement de manières de se l’approprier qu’il serait dommage de s’en priver!
Les dialogues sont épicés, les joutes verbales sans merci et les punch lines souvent ultra efficaces.
La tension sexuelle crépite dès les premiers échanges.
La compétition devient un moteur si puissant que les protagonistes en perdent souvent de vue leur objectif et n’ont qu’une idée en tête: vaincre l’autre.
Les disputes sont explosives, tout comme les scènes sensuelles ou érotiques.
J’ai beau chercher des inconvénients, je n’en vois aucun. Car en réalité, ce trope se combine parfaitement avec beaucoup d’autres schémas de romance. Il leur apporte cette dose d’étincelles qui peut faire passer une histoire de sympa à extraordinaire.
Il reste aussi l’un des schémas les plus stimulants à écrire. Je m’amuse énormément lorsque je l’utilise! À mon avis, impossible de se lasser, ni à l’écriture ni à la lecture. S’il est bien mené, évidemment.
Il ne suffit pas de dire qu’ils se détestent pour obtenir un ennemis à amants. Il faut le montrer, qu’on comprenne leur haine mutuelle, que ça ait du sens dans le contexte, et que ce ne soit pas un prétexte facile pour pimenter l’histoire. Tout se joue encore et toujours au niveau de la cohérence et de la vraisemblance.
D’où l’importance de travailler les personnalités des protagonistes, leur psychologie, et de s’assurer que ça tient la route. Il n’y a rien de pire qu’un ennemis à amants loupé, comme une mayonnaise qui ne monterait jamais. Cette impression bof est toujours fatale à une romance, attention! Ce n’est pas parce qu’il s’agit du trope préféré des lectrices que l’écrire est un jeu d’enfants. Il en est sûrement même plus complexe à développer, parce que les attentes sont hautes. Elles lisent et ont lu tellement d’histoires se reposant sur ce trope, qu’elles en deviennent exigeantes. Et tant mieux! Rien de tel pour se motiver à se surpasser!
Dans Ma romance de Noël (presque) parfaite, j’ai utilisé ce trope pour construire la relation de Nina et Madden, par exemple. Tout comme dans Yoan (Nos cœurs en dissonance) où je me suis régalée avec les dialogues! Quant à Irish, il reste un de mes ennemis à amants les plus populaire auprès de mes lectrices!
Pour conclure…
Bien sûr, comme je l’ai dit, ce top 5 reste représentatif de mon lectorat. Mais après avoir consulté quelques classements outre-Atlantique, j’ai constaté que c’était assez constant, au niveau des tendances.