Arrivée devant le 408, je m’apprête à taper quand je prends conscience du silence derrière la porte. En fait, c’est bizarrement très tranquille à tout l’étage.

C’est l’heure du dîner, je devrais entendre le son de la vie quotidienne, comme quand j’ai traversé mon couloir. Des bruits de couverts, des voix étouffées par les parois… Je secoue la tête et soupire: mon timing ne pouvait pas être pire. Qui se plaint du bruit aussi tôt dans la soirée?

Je fais demi-tour, les épaules tombantes et la motivation en berne. Lorsque je passe devant le 406, la porte s’ouvre. Comme prise en faute, je sursaute et recule d’un pas tout en pivotant. J’ignore d’où me vient cette coordination, mais elle tombe à pic.

Dans l’encadrement de la porte, un homme que je n’ai jamais croisé a l’air aussi surpris que moi. Quelques secondes s’écoulent durant lesquelles aucun de nous ne parle. Il est le premier à se rappeler des conventions sociales et lance:

– Bonsoir!

– Euh… oui, bonsoir…

Il reste immobile, et je finis par comprendre que malgré ma manœuvre digne d’un films classique de kung fu, il n’a pas la place de sortir. Je m’éloigne à nouveau en bredouillant des excuses, puis je saisis la balle au bond et demande:

– Vos voisins ne vous dérangent pas?

Il verrouille et se retourne en fronçant les sourcils.

– Qui?

J’indique le 408 du pouce et reprends:

– J’occupe l’appartement juste en-dessous, et ils me rendent dingue.

– Giselle vous rend dingue? répète-t-il en haussant les sourcils, cette fois.

Le gars est hyper expressif, sourcillièrement parlant, mais il ne m’aide pas beaucoup.

– Je n’ai pas encore rencontré les nouveaux locataires, mais…

– Pardon, je vous coupe parce que je suis un peu pressé, là. Je ne sais pas de qui vous parlez, mais madame Martin vit au 408. C’est sûrement la plus discrète de tout l’immeuble. Vous vous plantez. Bonsoir.

Il part vers les escaliers, et je lui emboîte le pas. Il s’arrête net et me fait si vite face que j’en ai presque le tournis.

– Vous êtes sûre que vous vivez dans ce bâtiment? Je ne vous ai jamais vue.

– Je ne vous ai jamais vu non plus, je rétorque piquée au vif. Je n’ai rien fait de mal: je veux simplement que le bruit cesse!

– Quel bruit? Vous entendez du bruit?

Maintenant, il me scrute comme si j’avais perdu la raison. Il est gonflé! S’il faut, j’ai emménagé avant lui, alors pardon, mais j’ai la primeur de l’ancienneté!

– De chez moi, au troisième étage, oui, il y a des nuisances sonores, je réponds en serrant les dents.

Ce qui me rend menaçante et achève, j’imagine, de convaincre mon interlocuteur qu’il doit se méfier de moi. C’est dommage, car si j’étais zen et réceptive, je pourrais noter qu’il est agréable à regarder.

Focus: il s’agit de l’ennemi!

– Bien, alors prouvez-moi que vous vivez dans l’immeuble.

Il s’écarte dans une ridicule posture de majordome et j’hésite quant à la suite: soit je lui renvoie sa méfiance et me débarrasse de lui, soit je le laisse constater que j’ai bien la clé d’un appartement et m’y barricade. Sauf qu’il pourrait très bien être un tueur en série et en profiter pour entrer chez moi et me découper en rondelles!

Oui, mais d’un autre côté, si je récolte une plainte officielle de sa part auprès du syndic, je suis bonne pour un avertissement. Je n’ai jamais eu d’avertissement de ma vie! Les règles de la résidence sont très claires, mon côté Hermione Granger ne supporte pas l’idée de ne plus être une résidente exemplaire.

Entre le possible assassin et la probable remontrance, que faire?

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