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Tous nos possibles
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Tous nos possibles

Un été pour tout changer…

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Tous nos possibles
Prologue


– Tu es déjà allée en Espagne ?
– Je ne suis jamais sortie de mon quartier, Six, alors l’Espagne…
– ¡Viva España!
– L’Espagne… OK, je peux le faire.
– On peut changer d’avis quand on veut, Lou, on est libres. Il n’y a plus rien qui nous retient.

Chapitre 1
Lou-Ann


— Tu comptes sortir habillée comme ça ?
Je préfère ne pas lui répondre. Avec un peu de chance, elle se lassera et repartira comme elle est venue. Je m’occupe du linge. Tous ces vêtements étendus aux fenêtres font désormais partie du folklore de mon quartier. « Ainsi, l’humidité ne reste pas dans la maison », me répète Nadia, notre voisine, depuis que je suis petite.
— Je te parle !
Merde.
Elle est toujours là.
— Oui, ça te pose un problème ? répliqué-je sans même me retourner.
— On dirait une putain !
Elle est tellement prévisible. Je continue d’étendre mes tee-shirts comme si de rien n’était.
— Lou-Ann ? hurle la voix de Nadia que je reconnais de suite. Ton jean ne séchera jamais de cette façon ! Je me penche et lui fais un signe. Elle discute avec madame Zatta de l’immeuble d’en face situé à quelques mètres du nôtre.
— C’est mieux comme ça ? m’écrié-je pour qu’elle m’entende.
— Parfait, mon petit !
Depuis que je suis née, j’habite le quartier Saint-Jacques de Perpignan. Ghetto pour certains, quartier gitan suivant d’autres, cœur historique pour les derniers. N’ayant connu que celui-ci depuis vingt-deux ans, je dirais que c’est un savant mélange des trois.

Une fois que j’ai terminé, je me tourne et la vois, au milieu de la pièce. Comme si elle faisait partie des meubles. Je l’observe, avec sa blouse à fleurs, son verre à la main et son regard haineux.
— Ne te plains pas si tu te fais violer dans un coin.
— Toujours le mot agréable, maman.
Elle soupire avant de disparaître dans la cuisine.
Au moment où je sors, elle trouve malheureusement encore la force de cracher :
— Dis à ton frère qu’on a reçu la relance pour le loyer !
J’entends à peine la fin de sa phrase que j’ai déjà fermé la porte et me faufile dans les escaliers, où je croise Nadia.
— Tu vas bosser, ma fille ?
— Eh oui ! Comment vas-tu ?
— Ça va, mes jambes me font toujours mal.
— Tu es enfin allée voir le médecin ?
— Pour quoi faire ?
— Pour qu’il te soigne.
— Je n’ai pas besoin de payer vingt euros pour qu’on me dise que je vieillis. Allez, file, tu vas être en retard.
— À demain, Nadia.

Je me dépêche de sortir et me retrouve rue d’en Calce, en plein centre de ce quartier populaire. Je regarde ma tenue et souris en repensant à ce qu’elle m’a dit. Si les putes portaient mon short et ma blouse large, je ne suis pas sûre qu’elles attireraient tant que ça le client. Je traverse les ruelles, direction place Cassanyes où se situe le bar dans lequel je bosse depuis déjà trois ans. Je n’ai trouvé que ça après avoir raté mon bac.
Je ne l’ai pas repassé. Ça aurait été du temps perdu. Je n’ai jamais aimé les études et les études me l’ont bien rendu. Je me suis donc retrouvée à réclamer un job aux commerçants du quartier. C’est comme ça que José m’a embauchée et, depuis, je sers des verres aux habitués du Bar Cassanyes.
Après quelques minutes, j’arrive sur la place du même nom. Le cœur de cette cité.

Les poubelles entreposées dans les coins sont les traces du marché qui se met en route tous les matins. Dès que je peux, je viens y faire un tour. Il draine toute la mixité sociale de la ville et on trouve toujours de bonnes affaires. L’après-midi, c’est une autre ambiance. Les terrasses se remplissent et des attroupements se forment rapidement. Dans l’un d’entre eux, je reconnais mon frère Ugo qui vient de suite à ma rencontre. Il adore jouer le grand frère protecteur. Il oublie un peu trop souvent qu’il n’a qu’un an de plus que moi.
Quand j’y réfléchis, je n’ai que lui.
Je n’ai jamais eu d’amie.
Je n’ai jamais eu de père.
Et j’aurais aimé ne jamais avoir cette mère.
Celle qui nous rappelle sans cesse qu’on a gâché sa vie. Que s’il est parti, c’est à cause de nous. Qu’il l’a abandonnée. On n’a d’ailleurs jamais su qui était ce fameux il. Quand elle est complètement éméchée, elle nous raconte que c’était un gitan du quartier et qu’on lui doit nos cheveux foncés et notre peau mate. La seule chose qu’on aurait héritée d’elle, ce serait nos grands yeux verts. Elle finit toujours par cracher sur les hommes et leurs vices et sur le fait que je ne suis qu’une putain pour leur succomber.
Avant, ça me touchait. Plus maintenant.

— Méfie-toi. Ce soir, y’a le vieux Matis qui est au bar, m’annonce Ugo une fois à ma hauteur.
— T’inquiète ! Je gère. J’ai l’habitude de le remettre à sa place, ce pervers.
J’observe au loin son petit groupe. Le même depuis qu’on est gamins. Celui avec qui on s’est retrouvés dans la même école primaire, le même collège, le même lycée.
— Je n’aime pas que tu bosses là, me reproche-t-il sérieusement.
— Oui, mais moi je bosse, justement.
— Moi aussi !
— Non, toi tu trafiques, c’est différent.
— Le résultat est le même.
— Maman m’a parlé de la relance du loyer.
— Merde ! J’ai complètement oublié.
— J’ai cru comprendre.
— J’ai pensé à faire réparer Nina, quand même !
— Merci ! T’assures trop, dis-je en souriant et en lui sautant dans les bras.

Nina. Ma 4L que j’aime d’amour et que j’ai surnommée comme ça en l’honneur de ma chanteuse préférée.
— J’enculerais bien des culs comme ta sœur tous les soirs ! s’égosille un des types que je ne reconnais pas, avec un horrible sourire.
Je n’ai pas le temps de réagir que Mehdi se place devant lui, l’empêchant de me voir et le menaçant direct. Ugo fait un pas vers eux, je le retiens par le bras :
— Déconne pas, on s’en fout de ce con.
— Je vais juste éviter que Mehdi ne lui explose la face. Ce bâtard serait foutu de porter plainte.
Je suis mon frère, le gars est tout seul face au reste du groupe. On n’a peut-être pas de père et une mère qui ne sert à rien, mais dans le quartier, on est une famille. Et l’abruti qui m’insulte s’en prend à tout le monde, en fait.
— Ça va, je déconnais.
— Va déconner là où je ne verrai plus ta gueule.
L’autre ne se le fait pas dire deux fois et la tension descend d’un cran. Je soupire discrètement de soulagement, ça me gonfle que ces mecs s’imaginent que j’ai besoin d’eux pour défendre mon honneur.
— J’y vais, je suis à la bourre.
— Maf, attends !

Alors que je me dirige vers le bar, Mehdi me rejoint.
— Je n’ai pas le temps, là.
Lui et moi, c’est une longue histoire. Il traîne avec mon frère depuis… toujours ! Il a retapé une classe de primaire, je ne sais plus laquelle, et s’est retrouvé avec Ugo à l’école. Puis forcément, on s’est vus régulièrement… Et nous avons fini par faire beaucoup plus que nous voir. Ils se sont mis à trafiquer et j’ai préféré laisser tomber. De toute façon, on savait tous les deux que ça n’aurait pas pu marcher. On se connaît trop.
— Si jamais un type te parle mal comme ça, tu me le dis, Maf, compris ?
— Ne t’en fais pas pour moi, je l’aurais frappé si vous ne vous en étiez pas chargés.
Il semble choqué.
— T’es pas bien ? Tu nous laisses faire, surtout quand c’est un étranger !
— Étranger à Saint-Jacques ?
— C’est pareil.
— Tu sais que je suis une grande fille, hein ?
— T’es une fille, ouais. Et moi un mec, c’est naturel que je protège tes miches.

— Je ne vais même pas répondre à ça. Par contre, c’est une chose que tu entraînes Ugo dans tes petits deals minables, mais je vois l’ampleur que ça commence à prendre. Vous allez trop loin !
— On gère.
— Vous gérez que dalle. Tu te prends pour le caïd du quartier, mais ça va te sauter à la gueule, tout ça.
Il me sourit comme un demeuré en croisant les bras sur son torse et en faisant gonfler ses muscles qui ne sont pas si gros que ça…
— Tu ne prends rien au sérieux. Déconne pas, Mehdi, tu t’es déjà fait arrêter trop de fois.
— Le juge Chaudart ne peut plus se passer de moi, j’y peux rien !
— Tu feras moins le malin quand je t’amènerai des oranges en prison…
— Tu ferais ça ? Tu vois, tu m’as dans la peau… Bosse bien, Maf, se marre-t-il avant de retrouver les autres.
Maf. Je déteste ce surnom. Maf pour Mafalda.
Surnom qu’il m’a filé en CM1 à cause de mon frère qui avait eu la brillante idée de me couper les cheveux, la veille de la rentrée.
J’ai eu une sorte de carré plongeant, mais pas dans le bon sens, et une frange qui ressemblait à… à rien, en fait !
— Lou-Ann, magne-toi ! Sophie a dû se barrer plus tôt ! hurle José de derrière le bar.

FIN de l'extrait
X
05/07/2024
353 pages
51 chapitres
1 tome
One-shot
Étincelle sensuelle
4,6/5

Un été pour tout changer...

Elles ne se connaissent pas.
Elles partent en road-trip, sans destination.
Elles fuient chacune leur vie, à la recherche de leurs lendemains.

Et si c'était ça, la liberté?

Rien ne devrait les réunir, tout les oppose. Tout, sauf leur soif de vivre et celle de bousculer les codes.

Lou-Ann et Sixtine vous embarquent pour un voyage d'un été, celui de tous leurs possibles.
Alors, cap de les suivre?

Informations complémentaires

Supports

Ebook

Températures

Étincelle sensuelle

Formats

One-shot

Langues

Français

Thèmes

Amis / Famille, Course contre la montre, Féminisme, Héroïne Badass, Lecture estivale, Milieux sociaux différents, Roadtrip

Ames sensibles

Oui

Les autrices

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Derrière Ana Josy, il y a Jacinthe Canet et Fleur Hana!

Lecture idéale pour l’été, pour voyager sans bouger de chez soi!

Fleur Hana

Romantique et rebelle à la fois, elle puise dans la vie les bases de ses histoires, puis y ajoute un coup de baguette magique pour faire voyager ses lectrices !

+ d'infos

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Tous nos possibles est la réédition révisée de Summertime, précédemment publié d’abord aux éditions EDB puis en autoédition avec Jacinthe Canet et Fleur Hana en noms d’autrice.

Texte revu et corrigé pour une lecture encore plus actuelle!

Fleur Hana

Romantique et rebelle à la fois, elle puise dans la vie les bases de ses histoires, puis y ajoute un coup de baguette magique pour faire voyager ses lectrices !

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