Et si on parlait de la quête de la maison d’édition pour publier une romance? Lorsque tu as terminé d’écrire ta romance, il est possible que tu te retrouves, comme moi il y a quelques années, comme une poule devant un couteau. L’écriture est tellement importante, qu’on peut avoir tendance à se dire “et maintenant, je fais quoi?” Rassure-toi, tu as fait le plus gros du travail.
La question est: y a-t-il des astuces pour que ton texte ne passe pas inaperçu au milieu des centaines d’autres que les maisons d’édition reçoivent? Qu’est-ce que tu pourrais mettre en œuvre pour réussir à convaincre que ta romance doit être retenue? J’ai identifié 5 clés que tu peux actionner, et je te les dévoile de ce pas!
Une maison d’édition veut un texte soigné!
Ça peut sembler logique, mais crois-moi: il y a plus de manuscrits brouillons dans les piles de chaque maison d’édition qu’on pourrait le croire!
Certaines personnes partent du principe que tout le travail sur le texte appartient à l’éditeurice, et que donc, c’est bon, on s’en tape. Je pense par exemple à la mise en page, l’orthographe, les répétitions, etc.
Oui, bien sûr, la maison d’édition qui signera ta romance se chargera de tout ça. Mais ça ne signifie pas pour autant que tu ne dois pas y prêter attention en amont.
Imagine le nombre de manuscrits que les éditeurices reçoivent. J’avais mentionné un chiffre dans cet article, d’ailleurs. Comment crois-tu qu’ils fassent le tri? Il y a forcément des critères qui entrent en jeu, et la propreté du texte en fait partie.
La mise en page, par exemple, même si elle n’est pas celle qui sera utilisée lorsque l’éditeurice va publier ta romance, reste très importante. Elle participe à un confort de lecture non négligeable. Entre un manuscrit brut et un texte proprement présenté, instinctivement, les personnes chargées de la première sélection ont un meilleur a priori sur le second.
Idem pour tout ce qui concerne la qualité du texte. Je ne dis pas que tu dois payer les services d’une correctrice. Quand on souhaite faire publier une romance via une maison d’édition, ça n’a aucun sens de dépenser de l’argent sur ce pôle. Par contre, je t’encourage vivement à faire relire ton texte par plusieurs personnes douées en langue française. Ces relectures donneront à ton manuscrit une finition qui peut, elle aussi, faire la différence.
On revient sur la mise en page un peu plus bas.

Propose ta romance dans la bonne maison d’édition
On peut penser que plus on arrose les éditeurices, plus on a de chances d’avoir une réponse positive. Toujours cette métaphore que j’adore du plat de spaghetti que tu balances sur le mur en espérant qu’un ou deux collent.
Bien sûr qu’il faut absolument cibler à qui tu envoies ta romance. Ça demande un investissement car tu dois t’assurer d’être au bon endroit. Et le bon endroit, qu’est-ce que c’est?
Il s’agit d’une maison d’édition soit dédiée à la romance, soit qui a une importante collection de romance. C’est la base. On n’envoie pas une romance chez Fleur Noir, par exemple.
Ensuite, il faut vérifier la ligne éditoriale. Il s’agit des sous-genres que la maison d’édition a dans son catalogue. Car elles ne publient pas toutes les mêmes romances. D’ailleurs, s’il y a absolument tous les sous-genres possibles et imaginables dans leur catalogue, ça peut interroger. Car en général, on essaie de resserrer la cible afin de fidéliser un lectorat autour d’un grand sous-genre. Ceci étant dit, il existe bien sûr des éditeurices ayant un catalogue complet et qui sont sérieux et ont du succès.
Tout ça pour dire que si tu écris mettons une romance historique, tu ne vas pas la soumettre à une maison d’édition spécialisée dans la romance paranormale. Ça peut tomber sous le sens, pour certaines personnes. Mais je t’assure que lorsqu’on recevait des manuscrits chez EDB, la maison qu’on avait montée avec Jacinthe, un tri naturel était rapidement fait parmi eux. Car beaucoup de textes n’avaient rien à faire avec notre ligne éditoriale. Et pourtant, on était très claires quant à nos critères. Comme quoi, c’est très important de faire des recherches en amont, car ça t’évitera de faire perdre du temps aux éditeurices mais aussi à toi.

1 maison d’édition = 1 protocole de soumission
Comme je t’en parlais tout à l’heure, il est capital que tu te renseignes concernant les règles de soumissions. Les maisons d’édition ont chacune leur protocole à ce sujet. Ce serait dommage que tu fasses éliminer ton manuscrit parce que tu n’as pas pris le temps de l’adapter aux attentes de l’éditeurice.
Ces critères peuvent être de l’ordre de la mise en page, par exemple. Lorsque c’est noté, c’est que c’est important pour le comité de lecture et les éditeurices qui vont lire les manuscrits. S’il est demandé de laisser une marge de tant de centimètres à droite ou à gauche, c’est que ça leur est utile.
Encore une fois, trop de manuscrits sont envoyés pour que les maisons d’édition perdent du temps à eux s’adapter à ton texte. Alors sois disciplinée sur le sujet afin de ne pas te faire direct virer de la pile.
En général, les sites Internet des éditeurices ont une page dédiées aux conditions de soumission. C’est aussi là que tu verras si les soumissions sont ouvertes ou non, d’ailleurs. Car certaines maisons d’édition ferment les soumissions lorsqu’elles ont déjà beaucoup de textes à étudier. Leur envoyer malgré tout le tien en mode “hé, ça vous dirait de publier une romance? La mienne est top!” est une méthode kamikaze.
Si les soumissions sont ouvertes, ou si rien n’est indiqué à ce propos (et qu’elles sont donc ouvertes), tu dois également prêter attention aux autres demandes. Parfois il faut écrire quelque chose de précis dans le sujet de l’email, d’autres ton fichier doit être nommé en suivant un modèle, il est possible que tu sois face à un formulaire avec des questions précises… Tout ça participe à la pré-sélection.
Si tu ne respectes pas ces demandes, tu ne passeras pas ce premier tri. Et ce serait ballot que tu te plantes parce que tu n’as pas accordé assez d’attention aux conditions de soumission.
Surtout qu’il est rare que les conditions soient les mêmes d’une maison d’édition à l’autre. Il m’est arrivé de créer des fichiers très différents pour le même manuscrit, afin de calquer aux attentes de l’éditeurice. Donc pour mettre toutes les chances de ton côté: renseigne-toi!

Une lettre de soumission personnalisée pour chaque maison d’édition
Pour publier une romance, il faut d’abord la “vendre” à la maison d’édition. Et si ton texte reste l’acteur principal de cette étape, il n’empêche que tu peux commencer à séduire l’éditeurice dès ton email de soumission.
Il n’y a pas de formule magique, et on peut trouver des exemples de lettres de soumission un peu partout sur Internet. Ce qui est sûr est que tu ne dois pas envoyer la même lettre à chaque maison à qui tu proposes ta romance.
On n’est pas dans un système de copier-coller-emballer-c’est-pesé. Encore une fois, tu te dois de connaître la maison d’édition chez qui tu souhaites publier ta romance. On est réellement dans un système de séduction, et ça implique de savoir à qui on s’adresse. Qu’est-ce que représentent quelques instants consacrés à l’histoire de la maison d’édition, à son actualité, à visiter ses réseaux sociaux? Pas grand-chose, si ça peut t’aider à rédiger une lettre de soumission personnalisée.
Par exemple, si tu vises une collection en particulier qui te paraît parfaite pour ton histoire, parle de ça dans ta lettre. Explique à quel point tu as eu un coup de cœur, montre que tu lis leurs romances, implique-toi personnellement. Je ne dis pas que ce sera suffisant pour convaincre de te proposer un contrat. Mais c’est une preuve de sérieux et de motivation. Ça signifie que tu as fait tes devoirs, et que tu ne te contente pas de balancer ton manuscrit à qui voudra bien le réceptionner.
Pense à ne pas rester vague, surtout. Et pitche brièvement ta romance déjà dans la lettre. C’est un exercice qui demande de l’entraînement, et que j’aborde en détail dans la formation De lectrice à autrice. Ce procédé peut faire la différence, lui aussi, car il fait gagner du temps à tout le monde. Si on sait immédiatement en quoi consiste ton histoire, il y a plus de chances qu’elle soit lue par la suite.
Alors oui, ça peut faire peur comme exercice. Mais je t’ai préparé moi aussi un modèle, puisqu’on n’est pas à un modèle près. Et puis c’est bien que tu aies le choix. Alors entre ce que trouveras sur le net et cet exemple, j’espère bien que tu arriveras à assez bien soigner ta lettre de soumission pour qu’elle ne soit pas l’étape éliminatoire.
Tu peux retrouver le modèle dans la bibliothèque VIP réservée aux Super Autrices, ainsi que d’autres ressources offertes!

Prie les dieux des maisons d’édition
Parce qu’il est contraignant de sacrifier une vierge d’un côté puis de brûler des cierges de l’autre, je te propose ce combo super efficace: brûler des vierges dans des cathédrales! Non, je déconne: les enfants, ne faites pas ça à la maison! Ni ailleurs!
En revanche, tu peux garder à l’esprit que personne, et je dis bien personne, n’est en mesure de t’assurer qu’en suivant telle ou telle méthode, ton manuscrit sera accepté. Tu peux mettre toutes les chances de ton côté, oui. Tu peux faire de ton mieux pour ne rien laisser au hasard. Tu peux égorger des poulets les soirs de pleine lune… pardon, je m’égare encore.
Mais en gros, la décision sera subjective. Elle reste entre les mains de la maison d’édition et trop de paramètres hors de ton contrôle entrent en jeu.
Le contexte économique, les titres similaires aux tiens publiés récemment ou dans les tuyaux pour une prochaine publication, le timing par rapport aux calendriers de publications déjà établis, le nombre d’autrices françaises déjà signées par rapport aux étrangères, l’humeur de la personne qui te lira, le nombre de manuscrits avant le tien, et j’en passe.
Alors oui, je te donne des conseils pour optimiser la soumission de ta romance à une maison d’édition. Mais ne crois jamais quelqu’un qui te dirait: “Oh, tu veux publier une romance? Facile, tiens, voilà ma méthode infaillible!” Car bien souvent, cette personne te demandera de payer, et elle t’aura menti. On ne peut tout simplement pas savoir, point.
Donc prends sur toi, fais tout ce que tu peux pour améliorer tes chances, mais ne prends pas personnellement les refus. Un éditeur qu’on ne citera pas, allez JC Lattès, a refusé un de mes textes pour leur collection de l’époque dédiée à la romance. Le motif? Mon texte ne correspondait pas à leur ligne éditoriale. J’ai tout de suite su que c’était une réponse automatique, car ils avaient plusieurs titres déjà publiés parmi lesquels la romance que j’avais soumise avait sa place. Mais tant pis, c’est comme ça, et peut-être qu’à l’époque je n’avais pas été aussi consciencieuse que je te conseille de l’être… c’est fort possible, c’était à mes débuts. Je ne dis pas qu’ils auraient accepté mon texte si j’avais présenté différemment ma soumission, mais qui sait? Ils l’auraient peut-être au moins lu…

Pour optimiser la soumission de ta romance à une maison d’édition…
Je récapitule donc les bons gestes pour faire en sorte que ton manuscrit retienne l’attention d’une maison d’édition:
- Soigne ton manuscrit sur la forme autant que sur le fond
- Fais des recherches sur les maisons d’édition afin de cibler celles où ta romance aurait sa place
- Respecte les consignes techniques de soumission pour chaque maison d’édition que tu démarches
- Prépare une lettre de soumission aux petits oignons et personnalisée (utilise si besoin le modèle que je t’offre)
- Prie mais reste réaliste et ne pas te fais bananer par des colporteurs de miracles
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