Chère Jane – Lettre 6
Bienvenue dans cette annexe de ta sixième lettre de Chère Jane! Je te conseille de lire la lettre avant de découvrir cette annexe. Belle lecture complémentaire à toi!
Note
Qu’est donc la saison londonienne? On en parle depuis le début de ces lettres, mais aussi dans la majorité des romances historiques se déroulant en Angleterre, et bien sûr, elle est le terrain de jeu d’une certaine série sur Netflix!
La saison est calquée sur la chambre des lords, une assemblée où le plus gros des plus importantes décisions des aristrocrates y siégeant se déroule environ à partir du mois d’avril/mai. À ce moment, on quitte la campagne (où on possède bien entendu un domaine, puisqu’on est super riche et doté d’un titre) et on vient en ville, dans sa résidence locale.
Pendant que les lords débatent, c’est le moment pour les jeunes filles de se préparer pour trouver un bon parti. Car à l’époque, si on voulait réussir dans la vie, en tant que femme, il fallait se marier. La saion mondaine était le moment parfait, puisqu’on vient de le dire, les lords sont tous réunis en un seul endroit!
Pour qu’une jeune fille comme Georgiana fasse son entrée dans le monde, le meilleur moment était donc la saison, car tout le gratin se pressait alors à Londres!
Références
Des références à l’univers de Jane Austen, et plus particulièrement à Orgueil et préjugés, se sont glissées au long des lettres! Sauras-tu les retrouver?
Clique ici pour découvrir les références!
Page 1: Lizzy ironise sur le fait qu’elle est chagrinée par son impossibilité de monter à cheval, car elle n’aime pas cette activité.
Page 2: Pour la description des lieux, j’avais en tête les paysages dans Raison et sentiments, l’adaptation de 2008 par la BBC.
Page 2: Clin d’œil à ce moment où Lizzy découvre Pemberley et où tout change (mais si, elle est d’abord tombée amoureuse de Pemberley puis de Darcy!)
Page 2: Référence à la scène dans Orgueil et préjugés de la BBC où Lizzy assiste Georgiana au piano en tournant les pages de la partition.
Page 3: Bien que très différente dans les détails, la situation entre Georgiana et Lashdrew me fait penser à celle de Marianne et Willoughby dans Raison et sentiments, lorsque tout le monde attend qu’ils annoncent leurs fiançailles. Heureusement pour Georgiana, ce sera le cas!
Page 4: Mise en miroir de la demande en mariage de Lashdrew avec celle de Monsieur Collins, mais aussi de l’émotion de Georgiana avec celle de Jane lorsque Bingley la demande en mariage.
Page 5: The Female Instructor est un guide de bonne conduite pour les femmes, à l’instar des serments de Fordyce. Si Jane Austen ne mentionne pas qu’il s’agit d’une lecture de Mary, je ne doute pas qu’elle aurait adoré ce guide!
Page 6: Jane Austen appréciait elle-même les romans de Fanny Burney, on dit même qu’elle s’en serait inspirée pour sa propre écriture.
Page 6: Lizzy propose de faire la lecture à Jane lorsqu’elles se verront. Jane Austen faisait très souvent la lecture pour sa mère et sa sœur Cassandra.
Chronique mode par Francette B.
Ne soyons pas sexistes, n’oublions pas les messieurs ! Précisons, comme pour les dames, que seules les classes aisées pouvaient suivre la mode car cela coûtait cher.
Ces messieurs étaient soucieux de leur apparence et tous les détails comptaient.
D’après les gravures de l’époque, on voyait des culottes comme au siècle précédent mais le port du pantalon devenait de plus en plus fréquent.
Les sous-vêtements consistaient en ce que l’on pourrait appeler des caleçons, en lin ou en coton. Certains hommes s’en passaient en se contentant de « coincer » la chemise dans le pantalon.
La chemise assez ample qui arrivait à mi-cuisses avait des manches larges et froncées aux épaules.
Elle pouvait être simple ou plus luxueuse, selon les moyens ou selon l’occasion.
Notez qu’un homme convenable ne se serait jamais montré en chemise, cela aurait été scandaleux. Je n’ai donc pas de tableau représentant un monsieur en chemise à vous montrer, on aperçoit néanmoins celle-ci sur nombre de portraits.
Je n’ai pas trouvé la source de cette image ; la chemise correspond bien à l’époque Regency et permet de voir la hauteur impressionnante du pied de col.
Le col, plus ou moins large, était relevé et tenu en place par ce que j’appellerai « tour-de-cou ».
On pouvait enserrer le col avec le tour-de-cou froncé, et fermé à l’arrière par une boucle, la largeur se voyant sur le devant.
Bernadotte porte ce genre de tour de cou, très sobre et très haut, on distingue les plis horizontaux dus aux fronces.
Comme ici, le tour-de-cou se suffisait à lui-même mais on pouvait l’agrémenter d’une cravate, nouée sur le devant.
Quand on pense « mode », on pense souvent « femmes », mais ces messieurs des années 1800 étaient plus que sourcilleux quant à leur apparence dont ils soignaient les détails autant que les dames.
Les façons de nouer cette cravate étaient nombreuses et avaient leurs propres appellations.
La hauteur est ici extrême, le tour de cou visiblement amidonné et la cravate simplement nouée.
Le devant de la chemise peut s’orner de volants, parfois très sophistiqués, garnissant le haut du vêtement.
La taille des cravates et tours de cou obligeait les hommes à tenir la tête haute et droite, ce qui était la marque d’un vrai gentleman.
Venons-en aux culottes et pantalons.
Les premières étaient encore portées, surtout pour les occasions formelles et les seconds, plus récents, devenaient courants.
Les culottes étaient en laine ou en soie, s’arrêtaient sous le genou et gardaient la préférence des « anciens ».
Les pantalons s’arrêtaient aux chevilles. Comme ils devaient être serrés, ils avaient des boutons sur le bas de la jambe ; cela permettait de les enfiler sans mal pour les ajuster ensuite. Le haut du pantalon avait un pan fermé par des boutons, le dos était assez large car il fallait que le gentleman puisse bouger, s’assoir et monter à cheval.
La taille montait assez haut et, au fil du temps, avait atteint le nombril. On portait alors des bretelles qui devinrent un accessoire de mode.
Lecture austinienne
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