Chère Jane – Lettre 4
Bienvenue dans cette annexe de ta quatrième lettre de Chère Jane! Je te conseille de lire la lettre avant de découvrir cette annexe. Belle lecture complémentaire à toi!
Note
Tu l’auras peut-être noté, mais d’un côté, je parle de Lady de Lashdrew pour évoquer la mère du marquis, et de l’autre, il y a Lady Catherine de Bourgh, ou Lady Catherine pour la tante de Darcy que tout le monde déteste. Jamais on ne parle d’elle en disant Lady de Bourgh, son prénom doit obligatoirement apparaître.
Pour comprendre comment je devais nommer telle ou telle personne, je me suis plongée dans les manuels de bonne conduite de la noblesse anglaise (qui, en plus, diffère dans les pratiques de la noblesse française). C’est comme ça que j’ai compris que Lady Catherine n’était Lady qu’après avoir hérité du titre honorifique de son père, qui était conte. La fille d’un aristocrate est appelée “Lady + prénom”. Elle aurait pu être Lady de Bourgh si elle s’était mariée avec un aristocrate, mais ce n’était pas le cas, son époux était un “sir”, autrement dit, un chevalier. Elle conserve ainsi son titre honorifique de fille de conte “Lady Catherine” auquel on ajoute le nom de famille de son mari, mais on peut également parler d’elle sans inclure son nom de famille.
Alors que Lady de Lashdrew, elle, était l’épouse d’un marquis. Aussi, elle a automatiquement gagné l’appellation que son rang implique: “Lady + nom du mari” sans le prénom au milieu.
C’est une subtilité parmi beaucoup d’autres concernant l’aristocratie anglaise, et je n’ai qu’une chose à dire: peu importe finalement comment on les appelle, nous, en France, on leur coupe la tête. Pardon, cet humour est nul, mais je n’ai pas pu résister!
Références
Des références à l’univers de Jane Austen, et plus particulièrement à Orgueil et préjugés, se sont glissées au long des lettres! Sauras-tu les retrouver?
Clique ici pour découvrir les références!
Page 1: dualité raison et sentiments, qui est bien entendu une référence diret au roman de Jane Austen.
Page 1: “En vain ai-je lutté”, le début de la pire demande en mariage de l’histoire des demandes en mariage.
Page 2: Les conseils de Lady Catherine auxquels fait référence Lizzy sont ceux qu’elle lui prodiguait en l’entendant jouer au pianoforte: il faut pratiquer pour s’améliorer.
Page 3: Encore un clin d’œil aux nerfs de la mère de Lizzy, qui la font tant et tant souffrir.
Page 5: Nouvelle mention des plumes extravagantes dont les coiffures de Caroline sont parées dans l’adaptation BBC d’Orgueil et préjugés.
Page 6: Rappel du livre préféré de la sœur de Lizzy, dont elle cite régulièrement des passages dans les moments les moins opportuns.
Page 6: Monsieur Collins fait un piètre compagnon de jeu au whist, comme on le voit dans Orgueil et préjugés.
Chronique mode de Francette B.
Dans les années 1800, le manque d’isolation et les hauts plafonds ne favorisaient pas un chauffage correct à l’intérieur ; il fallait donc s’habiller en conséquence.
Pour la saison froide, les femmes choisissaient de multiplier les couches de vêtements, parfois dessous (chemisettes et jupons qu’elles cousaient en flanelle ou en laine pour en augmenter l’efficacité), soit dessus, sous la forme très répandue de châles. Ceux-ci étaient fabriqués en laine mais aussi en soie, cette matière protégeant bien du froid.
Si, pour les soirées, les manches étaient en majorité courtes et les décolletés profonds,
on agrémentait sa tenue d’une étole qui participait plus à l’esthétique qu’à la chaleur ; chez soi et en sortie, on privilégiait les grands châles en cachemire, en laine plus simple ou en soie. Ils couvraient toute la personne, se présentant sous forme de rectangles, très longs et parfois d’une longueur extravagante pour le soir.
Pour les sorties le jour, à la mi-saison, un châle faisait très bien l’affaire si le temps n’était pas trop mauvais. Un spencer convenait également, couvrant seulement les épaules, la poitrine et les bras.
Les vêtements couvrants
Des pelisses, souvent fort ornementées sur le devant :
Des manteaux :
Des capes avec ou sans capuche :
Quand le temps était vraiment froid, on portait un de ces manteaux, parfois couvert d’un châle et on aoutait un manchon en fourrure, en velours ou tout autre matière chaude.
Les bas étaient alors tricotés (maison ou industriellement) en laine, en soie, ou en un mélange des deux matières.
À l’extérieur, on portait des bottines de cuir et à l’intérieur des pantoufles chaudes.
La tête était protégée par une coiffe qui contribuait à isoler du froid et du vent. Pour sortir, elle était souvent recouverte d’un chapeau dont les bords, plus ou moins larges faisaient écran autour du visage.
Les mains étaient gantées quelle que soit la saison, de cuir, de laine ou autre.
Voyons maintenant comment on se protégeait du soleil.
Depuis longtemps les élégantes voulaient avoir la peau la plus pâle possible.
Cela témoignait du fait qu’elles pouvaient rester à l’intérieur, au contraire des femmes plus pauvres obligées de travailler dehors (comme les paysannes, par exemple). C’était donc une preuve de leur statut privilégié, ce qui comptait beaucoup à l’époque qui nous intéresse.
Les dames de la « Bonne Société » avaient recours à des pommades et autres préparations censées leur donner la pâleur de bon ton qu’elles devaient présenter au monde.
Néanmoins, la première démarche étant d’éviter le soleil, le vent et le froid, il fallait donc empêcher les éléments d’atteindre leur épiderme délicat. Nous avons vu qu’en hiver, capuches, chapeaux et coiffes protégeait du climat. En été, les mêmes attributs remplissaient encore ce rôle, réalisés alors en matière plus légère.
Et bien sûr, on portait une ombrelle.
Aucune dame ne serait sortie à la belle saison sans son ombrelle qui, participait de surcroit à l’élégance de sa tenue et s’accordait à la mode du moment.
Retrouvons-nous prochainement pour parler en détail des accessoires du temps.
Lecture austinienne
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